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Donnez votre avis sur le film. Nous ferons en sorte de répondre à chacune de vos questions.

Nous sommes le 12 Mars, jour où le film de Mathieu Gasquet est disponible en streaming pendant 24 heures sur www.300traduebinari.com . Nous attendons tous impatiemment votre avis sur le film en ces lieux. Le réalisateur, Mathieu Gasquet, sera d'ailleurs très heureux de répondre à toutes vos remarques et questions sur son film, en ces lieux.
Bon film à tous.

En voyant le film je n'ai pas forcément voulu voir le film de la personne avec qui on discute souvent sur le forum, qui après quelques essais dans le court métrage se lance enfin dans un long, la personne avec qui j'ai discuté a table. J'ai essayé de le regarder avec les yeux d'un spectateur "normal", qui arriverait devant le film presque par hasard, dans une salle de cinéma, en ayant peut être vu l'affiche.

Et bien, en tant que spectateur étant tombé par hasard sur 300 Entre deux rails, j'avoue avoir été séduit, et pourtant le sujet ne m'inspirais pas spécialement. J'ai été séduit non pas uniquement par la sincérité évidente du métrage mais par de réel qualités qui en font une œuvre sensible. L'envie de faire une sorte de voyage mélancolique vers un passé inconnu se ressent a travers tout le métrage, d'une part grâce a des influences particulierement bien digéré, notamment cette tendresse déclaré envers Romeo et Juliette, qui se paye presque le culot de reprendre la scène du balcon en inversant les rôles, et cela marche vraiment et ne tombe a aucun moment dans la mièvrie. Le film est complètement enchanteur, les peintures, les fondus enchainés, cette astucieuse entré en scène de la fille a Lyon, au milieu de la boutique de jouets, avec une petite musique qui l'a fait apparaitre presque comme une fée, nous fait passé la pilule du raccourci scénaristique. Les peintures, la composition, tout ces éléments donne vraiment un caractère au film, et plus que ça fait ressentir le voyage intérieur du personnage, et ça, dans une œuvre, c'est le plus important.
Même si il y a encore des améliorations a faire en terme de mise en scène, je l'ai trouvé solide, dans le sens ou elle tenait bien le film. Mais elle ne se contente pas d'un académisme sérieux, mais cherche vraiment a travailler ses situations avec l'image, en positionnant ses comédiens de façon judicieuse, en ayant des audaces avec les séquences "rêvées", en usant a bon escient de la photographie. Une mise en scène délicate, encore une fois parsemé de petites imperfections mais qui finalement passe au second plan, car elle colle au sujet et lui donne une texture, et sait transmettre l'émotion, dans les moments mélancolique comme dans les moments de tension, en n'hésitant jamais a faire durer ses plans. Je tiens a noter que c'est bien d'avoir fait une image presque central, celle ou le personnage voit le train partir, de dos, lui dans l'ombre, l'arrière plan blanc immaculé. Il y a un plan vraiment gênant par contre ,heureusement qu'il a été coupé rapidement, c'est le zoom sur le visage de la jeune française dans le bar.

Ensuite les comédiens, je trouve l'acteur principal vraiment crédible, ainsi que tout les acteurs du films en fait, bien que je trouve le jeu de l'actrice française un peu moins solide. Son visage correspond bien au personnage, mais on sent plus le jeu que pour les autres.

Scénaristiquement, le film se tien, bien qu'il prenne certains raccourcis (notamment en France, mais qui par l'élément précité arrive a nous faire passer la pilule). Mais aucun personnage n'est laissé pour compte, et touts semble vraiment existé, aucun ne semble trop artificiel mais tous font vraiment partie du récit.

Il y a un point par contre qui est vraiment un point noir, c'est la prise de son, pas propre.

Enfin bref, en sortant de la salle je suis content, car je pense que la personne qui a fait le film a réussi ce qu'il voulait faire, et son film touche vraiment le cœur du public (en tout cas le mien). Donc, en toute et parfaite honneteté, félicitation a cette personne et a tous ceux qui ont participé au film, je pense sincèrement que c'est une réussite.

Merci David pour cette critique sincère, qui d'ailleurs me fait plaisir car tu as su lire beaucoup d'élements de mise en scène dans le film que j'aime bcp et qui sont même en therme de symbolique très importants.

Notamment comme tu le dis, la fille française qui apparaît derrière la vitre et plus important derrière une vitre remplis de guignols et autres poupées (ce qui renvoit au théâtre et à sa signification dans le film, à savoir la tête du personnage principal).
bien vu également pour l'hommage à romeo et juliette entièrement voulu, d'ailleurs le scénario que la fille est en train de lire est justement le script de shakespeare, dans la séquence de la voiture. Et également, la fille commence à réciter quelques vers de l'oeuvre sous le balcon, avant que la musique ne prenne le dessus.

pour les prises de son, oui certaines séquences ont des problèmes de timbres et de volumes, d'ailleurs j'ai dû carrément enlevé deux séquences à cause de ça.

Je suis curieux de savoir, quels sont selon toi les défauts de mise en scène dans le film?

Ce ne sont absolument pas des défauts majeurs, mis a part le zoom, je trouvais que par exemple dans la scène ou il découvre la peinture dans l'atelier du détective au milieu de la conversation il y a un plan large qui arrive un peu a l'improviste. J'ai des problèmes avec tes plans d'extérieurs des voitures moi ( O.O qu'est ce qu'il me raconte celui la ?). Dans les deux cas (avec la fille et avec le détective pour la deuxième fois) tu fais un plan assez lointain, et a ras de sol, je trouvais que ça collait pas vraiment avec les situations. A un moment il marche dans de la boue et se retrouve près d'une route, la tu as deux cadres avec pratiquement la même compo, le même cadre, je crois comprendre ton idée mais je trouve que ça choque l'œil plus que ça ne fait une transition limpide.
De même pour la séquence ou il déambule un peu a Lyon, jusqu'à être en hauteur, tu fais une succession de plan de dos, il aurait fallu plus varié les axes, se situer différemment sur les trottoirs etc ... Je trouve la mise en scène travaillé, et ce vraiment a chaque fois, et elle donne a chaque séquence une émotion. Et au final ces éléments passe au second plan.

Je suis assez d'accord sur le zoom assez étrange sur Laïs dans le bar, surtout qu'il ne dure qu'un quart de secondes avant d'être coupé, et je me suis demandé également pourquoi il n'avait pas été coupé. Et j'ai oublié de t'en parler.
Par contre, le message de David me fait vraiment me rendre compte à quel point, je n'ai pas l'oreille du tout. J'ai vu ton film, et auparavant, j'avais également vu les rushes, et je ne me suis rendu compte d'aucun problème de son, ça craint vraiment pour moi, ce truc là de pas réussir à m'en rendre compte.
En tous cas, apparemment, tout le monde aime ton film et c'est donc une bonne chose.

Vous allez penser que je suis bizarre, mais en fait j'aime bien ce début de zoom sur le plan de laïs qui est coupé presque tout de suite, pour moi c'est comme une sorte de tramplin vers la scène suivante (la troisème scène de rêverie).
Mais bon contrairement à de nombreuses personnes, je ne suis pas contre le zoom, je trouve que dans certains situations, il marche très bien.

Après concernant les plans dont tu me parles David, ceux de la voiture, ils sont justifiés au ras de sol dans la mesure où il s'agit de deux situations où le personnage principal revient à la réalité, après deux séquences de rêveries et de trip dans sa tête.
La première, après la deuxième séquence de rêves, Matteo voyage avec sa copine mais il se rend compte qu'il n'a pas le courage de quitter Turin, d'aller plus loin, il n'est pas encore prêt.
Deuxième cas, matteo sort du commissariat grâce au detective, ici aussi après un trip dans sa tête où on le voit sur scène, avec le pijama classique noir et blanc, et plusieurs personnages qui apparaissent devant lui.

maintenant je peux aussi répondre à ça d'un autre façon en disant que sans travelling ni grue, c'était caméra sur pied, j'ai préféré la mettre au ras de sol, pour rendre le plan plus personnel et plus incisif par rapport au moment du film. Mais je pense aussi que cela est personnel. En tout cas c'est intéressant, tu es le premier à ne pas aimer le plan au ras de sol dans la scène avec la fille, tout le monde l'a aimé, certains disaient même que c'était le plus beau du film

C'est pour ça que c'est intéressant de recevoir le plus de critiques possibles

Concernant le son, oui en effet il y a différents défauts, surtout au niveau de la prise de son, le timbre des voix qui changent, le micro plus loin ou plus près selon les plans etc....
Globalement la bande sonore est acceptable, j'ai fait le maximum pour rendre cela acceptable et ça passe assez bien. Certe c'est la partie la plus faible du film, par rapport à la photo ou la musique par exemple.

Citation :

Mais bon contrairement à de nombreuses personnes, je ne suis pas contre le zoom, je trouve que dans certains situations, il marche très bien.

Deux choses. Tout d'abord, si dans certaines situations, il marche très bien, là, il est vraiment choquant.
Ensuite, oui, un zoom marche très bien dans certaines situations. C'est d'ailleurs pour ça qu'il existe. Seulement, le zoom a une signification et une fonction particulière. Un zoom n'est pas un travelling. Dans le plan en question, il n'a aucune raison d'exister, et est justement utilisé comme un travelling. Et c'est ce qui t'est reproché en l'occurence. Je n'ai rien contre le zoom et je pense que David non plus, mais le zoom est un mouvement anti-naturel qui s'utilise que dans certains cas précis. Ces cas sont tellement rares que de nombreux films n'utilisent jamais de zoom.

Peut être tu as raison, moi il ne m'a jamais choqué c'est pour ça que je l'ai gardé. En même temps je suis loin d'être la personne la plus objective sur ce film

Surement j'aurais eu un travelling, je l'aurais utilisé à la place. Mais vu que ce n'est qu'un début de mouvement, je ne trouve pas cela choquant.

De toute façon, ce n'est que du chipotage.
Mais puisque c'est l'occasion, plutôt que de te dire "bah c'est caca le zoom", je vais chercher à t'expliquer en quoi il me dérange.
Le zoom que tu emploies sur ton gros plan sert simplement à obtenir le même plan mais en un poil plus serré. Par conséquent, ton zoom aurait pour vocation d'être vecteur d'émotion, or un zoom n'est pas vecteur d'émotion puisqu'il s'agit d'un mouvement anti-naturel, là où un travelling l'aurait été (même si en l'occurence, c'est un peu court quand même). D'ailleurs, si tel était la raison du zoom, la transformation en travelling peut se faire via After Effects.
Si la vocation du zoom en question était purement esthétique, le problème est autre. En tant normal, un zoom n'est pas utilisé pour faire ce genre de chose. Pourtant, la télévision, dans les années 80, par le biais de la série Hill Street Blues a rendu ce zoom utilisable, depuis popularisé par des séries telles que 24 ou The Shield. Seulement, ce zoom, associé à la caméra épaule est un style que l'on retrouve sur la durée d'un métrage, et non sur un seul plan. C'est pour ça que cela choque dans ton film, tu n'en fais qu'un. Si tout ton métrage était filmé dans ce style "pris sur le vif" qui, contrairement à ce que beaucoup pensent ne cherche en aucun cas, à mieux capter la réalité, mais à approcher le style reportage en créant de faux accidents techniques. Or, là, il n'y aurait aucune raison dans ton film que ce soit le cas puisque le reste du film n'est pas filmé ainsi.
Sinon, le zoom pour faire découvrir un nouvel élément d'une image au spectateur. Un zoom avant, par exemple, crée un nouveau cadre au sein d'un même cadre pour montrer l'élément important de l'image. C'est ainsi que Kubrick l'utilise dans Barry Lyndon par exemple, mais c'est également ce que l'on retrouve dans de nombreux films de la Shaw Brothers. Encore une fois, ton zoom ne montrant qu'un seul élément tout du long, ne s'apparente pas non plus à cette catégorie.
Voilà en gros pourquoi ce zoom me dérange.

Je vois ce que tu veux dire, par contre ce n'est pas le seul zoom présent dans le film. Egalement il y est dans le mouvement en avant vers l'oeil de Matteo dans la scène de la locomotive, à la fin.
Ou encore à la fin de la scène des tableaux dans le garage du detective.

Oui, mais ça n'en fait pas un principe de mise en scène récurrent.
Le mouvement en avant de l'oeil de Matéo fonctionne en tant que zoom sans problème justement.
Celui de la scène des tableaux, je ne m'en souviens plus par contre.

EDIT : T'as les chiffres du streaming ou pas ? Y a eu beaucoup de monde ?

J'ai pas les chiffres de connections, c'est à dire que ça ne servait à rien de mettre un compteur à mon avis dans la mesure où les gens pouvaient arriver sur la page, commencer le film et puis arrêter après 10 minutes...

J'ai eu jusqu'à présent une quinzaine de retours sur le film entre mail et facebook.

J'ai enfin vu ce 300 Tra Due Binari !


N'allons pas par quatre chemins, j'ai globalement aimé le film.

En voici les raisons :

- j'ai vraiment apprécié la simplicité du traitement, l'ensemble est bien tenu, assez maîtrisé sur sa longueur. Le montage est propre, les mouvements de caméra, en général, sont élégants (le pano-travelling dans la chambre qui finit sur un plan en plongée de la fenêtre avec Matteo, qui venait de quitter la pièce, qui rentre dans sa voiture en est l'exemple le plus marquant en ce qui me concerne), la photographie fouillée et précise.
- j'ai aimé la tendresse (qui te caractérise sûrement, mon cher Mathieu) qui se dégage. C'est un film sur les sentiments et sur l'amour, à travers une quête initiatique compréhensible (comment devenir un artiste en pleine possession de ses moyens). Les rapports entre les personnages sont assez bien dessinés, clairs tout en n'appuyant sur rien.
- j'ai aimé l'interprétation d'ensemble, tout à fait estimable (Alessandro Loi est vraiment bon et il aide beaucoup à l'identification)

Quelques bémols si je puis me permettre :

- j'ai trouvé que la première partie est supérieure à la seconde, donc j'y ai noté un certain essoufflement, non pas en terme de mise en scène (à une séquence près que je dévoilerais après) mais en terme de scénario ou de narration.
En effet, je trouve que la partie lyonnaise (avec toute la nostalgie que cela m'a procuré de voir l'apparition dantesque du sieur Placide, ainsi que sa maison et le panorama de la cité) est moins réussie ou plus maladroite. Par exemple, l'apparition de la demi-soeur et la venue dans cette histoire aurait gagné encore plus en mystère. On sait par la suite qu'elle suit notre héros parce qu'elle a vu le tableau qu'il avait, mais cela n'est jamais montré limpidement.
La séquence ratée de ton film est celle avec le copain de la Française. Même si je conçois que cela ajoute une dimension parallèle avec le couple que le héros forme, je trouve que cette séquence tranche trop avec le reste et de surcroît n'est pas très lisible, le découpage me semble hasardeux.
- le second aspect que je n'ai pas trop aimé (et c'est totalement subjectif) c'est les références à "Roméo et Juliette" que j'ai trouvées un peu lourdingues et surtout, j'avoue que je n'ai pas très bien saisi sa fonction dans le film.


Ces défauts soulignés n'empêchent aucunement d'avoir passé un très agréable moment.

Cette quête initiatique, fondée sur l'obsession des trains, est singulière, attachante, élégante, tendre, conçue avec beaucoup de sincérité et de conviction. Le film est quand même maîtrisé dans sa globalité (sauf pour les défauts que j'ai relevés), abouti dans sa construction.

Et rien que pour avoir mené ce projet à bien, je ne peux que féliciter Mathieu Gasquet et lui tirer mon chapeau !!

Imaginez si Mathieu voulait faire une version de son film qui satisferait tout le monde, comme il serait dans la mouise le pauvre. Avec Orson Welles qui n'aiment pas exactement les séquences que David aime et vice-versa.
En apparté, Mathieu m'a également posé la question au sujet de la séquence dans l'appartement avec le copain de la française, donc je pense qu'elle doit le préoccupper également. Personnellement, j'aime bien l'atmosphère amené notamment par l'éclairage qui donne une dimension quasi-fantastique à la séquence. Le seul truc qui me pose problème en terme de découpage, c'est le coup porté qui n'est pas clair, surtout que l'on ne voit pas vraiment la chute ni rien. On a l'impression qu'il manque un ou deux plans en fait.

Merci guillaume pour cet avis sincère.
Et d'ailleurs ta critique ne fait que prouver à quel point chacun perçoit une oeuvre à sa façon, tu es en effet le premier à me dire que la première partie est meilleure que la deuxième
Moi je trouve cette première partie un peu plus lente et un peu plus faible dans la mesure où elle ralentit le film avant de laisser démarrer les vraies péripéties.
Mais honnêtement ton avis me fait des plus plaisirs, et dans les points positifs (merci pour avoir parlé du travelling dans la chambre jusqu'à la fenêtre, plusieurs réalisateurs qui l'ont vu l'ont bcp aimé également , et dans les points négatifs, car globalement jusqu'à maintenant le film a pu être apprécié par certains dans certaines scènes, par d'autres dans d'autres scènes encore, dont un film qui ne laisse pas indifférent jusqu'à maintenant (bien sur sans parle de chef d'oeuvre plutôt que grande révélation, normal le film ne l'est pas !

La versione que vous avez vu pour moi est la versione définitive, dans ses qualités et ses défauts, dans la mesure où comme le dit durden, si j'écoute les nombreux avis et y apportent des modifications, ça risque de ne jamais finir, et d'autre part parce que je l'aime bien comme cela, c'est le maximum que j'ai pu faire en deux ans, et je dois passer à autre chose. Ce qui m'intéresse maintenant c'est de récolté le plus d'avis possible, positifs comme négatifs, qui vont me servir non pas à améliorer celui-ci mais à mieux réaliser un prochain projet!

En tout cas, merci encore à vous pour vos cirtiques sincères!